ARTEMIS, le Système Naval de Veille Optronique
Protéger les navires contre les multiples menaces conventionnelles, asymétriques et émergentes nécessite une surveillance constante de la mer et du littoral. Les systèmes navals de veille optronique contribuent aujourd'hui à assurer le niveau de surveillance et de sécurité dont les responsables militaires ont besoin pour maximiser la survivabilité des navires et des flottes.
Outre la multiplication des menaces asymétriques, incluant désormais les essaims de drones et les attaques multidirectionnelles simultanées, les forces navales doivent également être en mesure de déjouer les attaques de missiles supersoniques à vol rasant dotés d'autodirecteurs à infrarouge que les seuls systèmes de guerre électronique sont incapables de détecter. Il est désormais extrêmement risqué – quelles que soient les capacités des radars, même les plus récents –, de s’appuyer sur une technologie unique de capteurs, dès lors que la survie du navire est en jeu.
Artemis est la toute dernière génération de systèmes navals de veille optronique (IRST) à têtes statiques élaborée par Thales. Il est actuellement en service dans 4 marines à travers le monde, et utilise trois ou quatre senseurs passifs indépendants fixés sur un mât (ou toute autre structure haute du navire). Contrairement aux systèmes traditionnels, ces senseurs ne sont pas équipés de têtes rotatives pour balayer l’horizon, mais de têtes statiques qui restent « verrouillées » en permanence sur le secteur qui leur est assigné pour assurer une surveillance panoramique à 360°, de jour comme de nuit, sans aucun angle mort.
Aucune pièce mobile
Les systèmes IRST de précédente génération, qui procédaient à un balayage de la zone à couvrir, ne peuvent concurrencer le niveau de sensibilité et la rapidité d’actualisation des données dont bénéficient les nouveaux systèmes de veille optronique. En effet, ces derniers ne quittent jamais des yeux le secteur de surveillance qui leur a été confié : la tête statique permet une facilité d’intégration optimale dans les architectures hautes et les superstructures les plus récentes. La suppression des éléments rotatifs, en augmentant notablement le niveau de fiabilité, réduit d’autant les besoins de maintenance.
Artemis utilise des algorithmes sophistiqués pour détecter et poursuivre des engins évoluant à grande vitesse à la surface des flots, ainsi que diverses menaces aériennes – caractéristiques des conflits asymétriques que l’on connaît actuellement –, avec un taux de fausses alertes considérablement réduit.
Il permet aussi d’assurer une détection précoce des missiles à haute vélocité, de surveiller les drones (UAV) et navires sans pilote (USV), de gérer les attaques simultanées multidirectionnelles, de désigner rapidement et précisément les cibles. Les senseurs eux-mêmes ont été conçus pour couvrir une zone de 120° avec une seule caméra, lorsque les autres systèmes en nécessitent habituellement sept ou huit.
Une longueur d’avance
Avec sa caméra IR à technologie refroidie installée dans chaque tête, Artemis est en mesure de détecter, poursuivre et classifier automatiquement une large gamme de menaces de surface, en fonction de leur signature infrarouge. Le système est capable de poursuivre et d’intégrer au système de gestion de combat (CMS) jusqu’à 200 objectifs simultanés à courte et moyenne distance (comprenant les avions de combat opérant à très basse altitude, les missiles supersoniques et à vol rasant, ainsi que les fast-boats ou les jet skis manœuvrant à grande vitesse).
En zone littorale, Artemis permet de renforcer et d’élargir les capacités des systèmes radar embarqués grâce à la détection d’objectifs dont la classification s’avère habituellement très problématique (comme les embarcations rapides qui profitent de la configuration des côtes pour se rendre invisibles, ou encore les cibles furtives à faible signature radar). Les navires équipés du système Artemis sont à même de détecter plus rapidement ce type de menace, leur donnant ainsi plus de temps pour mettre en œuvre des contremesures et se protéger efficacement.
Le système peut également poursuivre des menaces terrestres (chars, véhicules blindés, camions, etc.) grâce à leur signature infrarouge. Cette capacité de surveillance côtière tout à fait unique permet de hausser considérablement le niveau de sécurité de la flotte.
Système entièrement passif, Artemis peut également être utilisé en conditions de silence EMCON (contrôle des émissions) qui impose aux radars d’être totalement ou partiellement désactivés afin d’éviter tout risque de détection et de localisation par des forces ennemies. Son absence de signature électronique lui permet de voir sans être vu, les éléments suspects ne sachant donc pas qu’ils sont observés. Artemis est également particulièrement utile lorsque les radars subissent des conditions de brouillage dans les zones de conflit intense.
Vidéo tous azimuts
Outre les fonctions de poursuite traditionnelles, Artemis permet une vision panoramique électroniquement stabilisée, qui permet aux opérateurs d’observer tout mouvement autour du navire, de jour comme de nuit. Un zoom vidéo infrarouge intégré permet de procéder à un examen rapproché et évaluer précisément les multiples menaces potentielles – tel qu’un élément suspect manœuvrant au milieu d’un groupe de bateaux de pêche –, ou pour surveiller des activités et des installations côtières. La fonction vidéo infrarouge peut également être mise à profit dans une large gamme de situations autres que des scénarios de défense, qu’il s’agisse d’aide à la navigation, d’opérations de recherche et de sauvetage, de sécurité des opérations d’appontage/décollage des hélicoptères, de diverses missions de maintien de police et de contrôle, et la surveillance d'installations côtières.
• Détection précoce et poursuite des missiles à grande vitesse
• Amélioration de la qualité de la poursuite (précision angulaire et haute fréquence)
• Détection des UAV, des USV et des menaces asymétriques
• Entièrement passif pour les opérations discrètes et insensible à l'encombrement de l'environnement opérationnel électro-magnétique.