Les chercheurs de Thales : Marie Antier
Les lasers, les drones, et maintenant les systèmes de défense électronique… Pour Marie Antier, ingénieure sur le site d’Élancourt, travailler au sein de Thales permet de se frotter à de multiples univers et à des technologies aussi avancées que variées.
Qu’on ne dise pas qu’elle a la bougeotte. « Chacune de mes décisions professionnelles a toujours été mûrement réfléchie », raconte Marie Antier, responsable ingénierie système drones au sein du site d’Élancourt, mais qui s’apprête à rejoindre d’ici quelques semaines Thales DMS (Systèmes de Mission de Défense) en tant qu’architecte système. « J’ai toujours eu besoin d’être stimulée intellectuellement. Et lorsque je me rends compte que je passe plus de temps à former qu’à me former, c’est qu’il est temps de changer… »
Des cycles de quatre ans
Pour la jeune ingénieure, chaque défi correspond à une envie de se frotter à la nouveauté et au challenge technique. Diplômée de Centrale Paris en 2011, elle planche durant trois ans sur une thèse sur les lasers (« Mesure interférométrique de phase et application à la combinaison cohérente d’un grand nombre de fibres amplificatrices ») dans le cadre de l’École doctorale Ondes et Matières, en partenariat avec Thales R&T. « J’ai été embauchée sur le site d’Élancourt à la fin de mon doctorat en tant qu’ingénieure hardware laser, avant d’être nommée responsable d’une ligne de produits. » Et c’est en décembre 2018 qu’elle rejoint la division dédiée aux drones. « En regardant mon CV, on se rend compte que chaque cycle dure quatre ans ! De prime abord, cela peut paraître étonnant de passer du laser aux drones, et des drones à la guerre électronique, mais il y a derrière tout ça une cohérence. À Centrale, on nous apprend la pluridisciplinarité, et à ne surtout pas avoir peur de sortir de sa zone de confort. Depuis quelques années, je consacre une partie de mon temps à faire de l’ingénierie par la data, à réaliser des synthèses d’experts et donc à développer une vision d’ensemble du Groupe et de ses activités…»
Des mini-drones à la sécurisation du Rafale
Pour trouver son prochain challenge, Marie Antier a prévenu son manager qu’elle était ouverte aux propositions. Mais elle n’a pas commencé par regarder les annonces sur l’Intranet. « Ce n’est pas ma stratégie, raconte-t-elle. Je fonctionne par réseau, à travers les discussions et les échanges avec d’autres ingénieurs et chercheurs de l’entreprise. Finalement j’ai gardé les réflexes que j’ai développés lorsque je préparais ma thèse au sein de Thales R&T et que j’interrogeais les experts du Groupe. » Ces dernières années, Marie Antier a travaillé sur le système de mini-drones de reconnaissance (SMDR), alias le Spy’Ranger, qui ouvre une ère nouvelle dans la collecte du renseignement par les unités avancées en démultipliant les capacités autonomes de collecte du renseignement. Un système de reconnaissance tactique qui a été utilisé par la France lors de ses opérations au Mali. « On a tous éprouvé une grande fierté quand le SMDR est passé en OPEX [opérations militaires extérieures de la France] », se souvient-elle. Dorénavant, l’ingénieure va rejoindre les équipes qui bâtissent et consolident SPECTRA, le système de protection et d’évitement de conduite de tir du Rafale. Un véritable bouclier fonctionnant par électromagnétique, laser et infrarouge permettant d’anticiper et de localiser les menaces qui peuvent mettre en danger l’avion de chasse.
Fidèle à ses principes
« Il existe de nombreux liens entre ces deux projets. D’abord, je voulais rester dans le domaine aérien, qui me passionne depuis toujours. Mais ce sont aussi deux technologies liées à la Défense, à la souveraineté nationale, et à des situations où la protection des vies humaines est souvent en jeu. Même si jusqu’en 2018, je n’ai travaillé que dans le domaine civil, j’ai toujours eu conscience des problématiques abordées par le Groupe, qui n’est pas une entreprise de technologie comme les autres. » Et la suite ? Marie Antier est ravie de rejoindre les équipes de Thales DMS, et restera toujours fidèle à ses principes : s’intéresser à tout ce que réalisent les divisions du Groupe, rester à l’affût des dernières innovations et globalement, garder ses « antennes ouvertes », même si, comme elle l’avoue avec humour, elle « a arrêté de compter combien il y avait de sites Thales en Ile-de-France ! » Alors, rendez-vous dans quatre ans ?