La Marine française, pionnière des technologies pour l'ISR de demain
Le programme de modernisation des ATL2 de la Marine française ou comment combiner le radar SEARCHMASTER® au traitement des données de dernière génération, au profit des meilleures performances en environnement hostile.
Les avions de patrouille et de surveillance maritime (MPA et MSA), ces bêtes de somme qui escortent sans relâche les sous-marins nucléaires, qui effectuent des missions de reconnaissance et de surveillance et qui vont parfois jusqu’à soutenir des opérations terrestres, sont conçus pour une utilisation de longue durée. Il y a 50 ans, leur objectif était la chasse sous-marine en eaux profondes, mais en 2020, le scénario s’est diversifié : de nouvelles superpuissances construisent des navires et des sous-marins furtifs, l'instabilité politique requiert des interventions militaires et les pirates bénéficient d’embarcations rapides et de drones extrêmement récents. Si les avions de patrouille maritime ont joué un rôle important pendant la guerre froide, aujourd’hui, ils sont devenus indispensables : la perte d'une ressource de grande valeur, ou une attaque terroriste réussie, peut compromettre la souveraineté nationale, sans parler des coûts humains et financiers.
Telle est la situation à laquelle les Marines du monde entier sont confrontées depuis quelques années. En France, la Direction Générale de l'Armement (DGA) mène un ambitieux programme de modernisation de sa flotte d'ATL2 vieillissante. Pour bénéficier d’une meilleure détection à plus longue portée et d'une utilisation rapide et décisive des données, la DGA s'est tournée vers Thales. La société a travaillé d'arrache-pied pour innover et développer de nouvelles technologies et répondre ainsi à l'évolution de la menace. Le SEARCHMASTER®, élément central de cette modernisation, est une version légère et modulaire du radar à antenne active AESA de Thales, dont l'architecture ouverte facilite l’intégration de futures capacités par évolution logicielle. En combinant ce système avec d'autres innovations, comme son sous-système de traitement acoustique numérique de dernière génération, Thales propose une solution efficace pour faire face aux nouvelles réalités.
Le SEARCHMASTER® promet un changement radical en termes de capacités : une collection de modes offre une image enrichie de la situation tactique lors d’une mission de surveillance, même par fort état de la mer et dans les zones côtières à forte densité de bruit, et permet également la détection d'objets de petite taille et qui se déplacent vite. L'automatisation des tâches contribue à gérer le flot de données auquel sont confrontés les opérateurs. Enfin, il est possible de cartographier de vastes zones, avec précision et rapidité.
Cette promesse s'est concrétisée par des résultats significatifs observés lors des essais effectués par l'unité d'évaluation de la Marine nationale depuis plus d’un an : l'imagerie de précision fournie a pleinement satisfait en répondant aux attentes des opérateurs, tout en améliorant la fiabilité des données ainsi que la facilité d'utilisation du radar, et en réduisant le besoin en maintenance. Le résultat final ? Une vue élargie de la mission, une efficacité opérationnelle et une disponibilité de la flotte améliorées.
Ce radar répond non seulement aux attentes actuelles, mais il anticipe aussi les futurs besoins des flottes d’avions de patrouille maritime des Marines, afin de tirer pleinement parti des « fonctions intelligentes » issues de domaines en plein essor comme le Big Data et l'Intelligence Artificielle. La Marine française et Thales utilisent déjà les données du programme ATL2 pour optimiser les modes radar et en développer de nouveaux pour faire face aux menaces qui se dessinent à l'horizon. Les premiers ATL2 rénovés devraient entrer en service en 2021, et le programme de modernisation devrait être finalisé d'ici 2024.