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La quarantaine rugissante - ATL2 comme banc d'essai pour les fonctions IA de SEARCHMASTER®

L'avion de patrouille maritime (MPA) survole la mer Baltique depuis quelques heures et s'approche maintenant de la zone d'intérêt. Lors de l'approche, les conditions environnementales extrêmes se confirment : la banquise commence à apparaître, la mer est agitée, le vent écume les crêtes des vagues et des embruns se forment en surface. L'opérateur radar se concentre et affine sa recherche en sélectionnant la fonctionnalité smart radar adaptée au scénario qui se dessine à l'écran. Cette fonction facilite largement la recherche de cibles potentielles parmi le déluge de données reçues, mais requiert que l’opérateur se focalise sur plusieurs tâches. S'il existait un moyen d'automatiser la sélection des fonctionnalités du radar, l'opérateur pourrait être encore plus efficace... 

 

Des hommes et de la technologie

L'ampleur et la diversité des missions que les marines sont appelées à accomplir aujourd'hui ne cessent de croître, et avec elles le nombre de systèmes conçus pour fournir une aide à la décision. 

Les MPA n'échappent pas à cette tendance. L'Atlantique 2 de la Marine nationale rénové au standard 6, – accepté en novembre 2022 pour la Mise en Service Opérationnel (MSO) – est le parfait exemple de la transformation de ces avions en véritables couteaux suisses. Capable d’opérer aussi bien dans des contextes désertiques difficiles que dans des environnements maritimes complexes, l’ATL2 bénéficie à présent d’une large gamme de systèmes intelligents. Ayant fait leurs preuves sur le plan opérationnel, ces systèmes sont destinés à aider les équipages dans la détection de petites cibles, dans toutes les circonstances et dans tous les domaines.   

Le radar SEARCHMASTER®, par exemple, offre à l'équipage de l'ATL2 au standard 6 un large éventail de nouvelles fonctionnalités sur terre et en mer.

"Alors que précédemment les opérateurs radar de l'ATL2 ne pouvaient suivre que quelques dizaines de cibles simultanément, le SEARCHMASTER® permet de suivre jusqu'à 1 000 cibles simultanément", explique Nicolas Léger, expert radar chez Thales. 

"De même, pour un équipage utilisant le SEARCHMASTER® pendant plusieurs heures dans les environnements maritimes les plus complexes, il peut être assez difficile de tirer parti de l'ensemble des capacités du radar conçues pour aider à détecter même les plus petites cibles ", ajoute N. Léger. La quantité d'informations fournies serait tout simplement trop importante pour être gérée. 

C'est pourquoi Thales, en collaboration avec la DGA (Direction générale de l'armement) et la Marine nationale, a innové en utilisant l'ATL2 STD 6 comme outil d’expérimentation pour tester l'intégration de l'intelligence artificielle (IA) dans la prochaine évolution du radar SEARCHMASTER®

Contexte et calculs

"Est-ce que j'ai bien compris, Jonesy ? Un ordinateur de 40 millions de dollars vous dit que vous êtes à la poursuite d'un tremblement de terre, mais vous ne le croyez pas, et vous élaborez ça tout seul ? Y compris toutes les cartes de navigation ?" 

Cette célèbre citation tirée du film "À la poursuite d’Octobre Rouge", illustre parfaitement ce à quoi devrait ressembler le travail d'équipe homme-machine. Y compris lors de l'utilisation d'un smart radar à bord d'un MPA. 

Pour Thales, l'introduction de l'IA dans les radars tels que le SEARCHMASTER® ne vise pas à remplacer l'intelligence humaine. L'incapacité de l'IA à contextualiser l'information la rend inapte au jugement. Son principal avantage réside dans sa capacité à collecter, traiter et analyser de grandes quantités de données dans des délais très courts afin de présenter aux opérateurs radar une image beaucoup plus synthétique. Comme Jonesy dans le film, l'opérateur de l'ATL2 STD 6 peut alors se concentrer sur la contextualisation des informations avant de décider s’il doit agir ou non. 

L'introduction de l'IA dans le SEARCHMASTER® peut également aider les opérateurs radar en auto-adaptant et en combinant les fonctions de détection, de poursuite et d'identification radar en fonction de l'environnement opérationnel et du scénario tactique.

"Grâce à cette fonction, l'IA garantit que toutes les possibilités de programmation numérique du SEARCHMASTER®, ainsi que tout leur potentiel, sont utilisés afin d’améliorer considérablement la détection et, par conséquent, le succès de la mission", explique N. Léger. 

Collaboration et développement

"L'IA est une automatisation du processus cognitif", souligne M. Léger. Pour permettre des opérations intelligentes, l'IA du radar doit être entraînée avec un flux constant de données représentant de multiples scénarios – menaces, environnements, obstacles, etc. "C'est ce sur quoi travaillent Thales, la DGA et la Marine nationale. Toutes les informations recueillies par le SEARCHMASTER® lors des essais avec l'ATL2 sont utilisées pour continuer à améliorer nos algorithmes, de sorte que le radar reste au fait des menaces et des défis", précise N. Léger.

En étroite collaboration avec son client français, Thales veille également à ce que l’innovation numérique à travers l'intégration de l’IA ne soit pas une fin en soi. Chaque nouveau cas d'utilisation est testé dans le contexte des besoins réels du client, afin que la solution finale change véritablement la donne pour les utilisateurs finaux. Ainsi, même si les opérations maritimes ont été identifiées comme la priorité pour l'intégration de l'IA, Thales et son client envisagent également l'intégration de l'IA pour les opérations terrestres. 

"Grâce à nos tests avec le SEARCHMASTER® à bord de l'ATL2 et à notre collaboration constante avec notre client, nous avons développé une méthode de conception qui nous permet de croire en la valeur ajoutée de l'IA pour les opérations du MPA’’, conclut N. Léger.