Retour sur la Lune : un pas vers de nouvelles missions d’exploration
Il y a presque un siècle de cela, on demandait à George Herbert Leigh Mallory pourquoi il voulait être le premier homme à gravir le mont Everest.
Sa réponse, devenue célèbre dans le monde de l’alpinisme, fut : « Parce qu’il est là ».
Aujourd’hui, des hommes et des femmes s’apprêtent à retourner sur l’unique satellite naturel de la Terre, 50 ans après que l’Homme y a mis le pied pour la première fois. Pas uniquement « parce qu’il est là », mais plutôt parce qu’ils y voient la possibilité d’y établir une base permanente ainsi que le point de départ de futures missions d’exploration plus lointaines, notamment vers la planète Mars.
« La feuille de route a changé », explique Walter Cugno, Vice-président Espace et Exploration chez Thales Alenia Space.
« La Lune est redevenue une priorité, avec pour objectif d’y installer une présence humaine permanente et d’en faire une base pour préparer la colonisation éventuelle de Mars. » Walter Cugno, Vice-président Espace et Exploration chez Thales Alenia Space
Outre tout ce qu’elles pourront nous apprendre sur la Lune et sur Mars, ces missions pourront également, selon Walter Cugno, être de grandes sources d’enseignement concernant la vie sur Terre. « Comme nous avons déjà pu le voir avec la Station spatiale internationale (ISS), il est possible de développer des modes de vie humaine qui permettent de réduire l’utilisation des ressources et de minimiser la pollution, deux enjeux cruciaux pour la sauvegarde de notre environnement et le maintien de la vie humaine sur notre planète. »
Thales Alenia Space a fourni la moitié du volume pressurisé de l’ISS, soit 40 % de l’intégralité de la station, et réalise les modules cargos pressurisés des vaisseaux Cygnus servant à ravitailler la station en nourriture, en eau, en matériel d’expérimentation ou de réparation, etc. « Nous avons joué un rôle très important dans la capacité de l’ISS à développer une infrastructure qui permette à l’Homme de rester dans l’espace de manière permanente et en toute sécurité et d’y travailler grâce à nos solutions robotisées et de mobilité », souligne Walter Cugno.
Equipement d’un vaisseau à destination de la Lune
Aujourd’hui, Thales Alenia Space va continuer d’œuvrer pour repousser les limites de l’aventure spatiale de l’Homme. L’entreprise vient en effet de signer un contrat avec l’Agence spatiale européenne pour l’étude de deux éléments clés du programme de station spatiale lunaire LOP-G (Lunar Orbital Platform - Gateway). Ce petit vaisseau spatial doit accueillir des astronautes à son bord et tourner en orbite autour de la Lune, à cinq jours de vol de la Terre et à une distance d’environ 400 000 kilomètres.
Permettant entre autres de s’exercer à déplacer un vaisseau sur différentes orbites dans l’espace profond, ce « Gateway » servira de terrain d’entraînement en vue d’envoyer des astronautes en expédition sur la Lune, en préambule à de futures missions d’exploration vers Mars. Il sera également équipé pour amarrer des engins spatiaux de passage. Les partenaires de ce projet, en particulier l’Agence spatiale européenne et la NASA, pourront ainsi accéder plus facilement à la surface lunaire, pour des missions aussi bien humaines que robotisées.
Pour les deux études qui lui ont été confiées, Thales Alenia Space s’appuiera sur la grande expérience acquise avec l’ISS.
La première étude portera sur l’I-HAB, un élément pressurisé habitable, offrant des capacités d'amarrage et d’approvisionnement pour les véhicules de passage. Doté de structures plus légères et d’habitacles plus confortables, l’I-HAB représentera une nouvelle génération de modules d’exploration spatiale.
La seconde étude concerne le module ESPRIT, composé de systèmes de stockage et de ravitaillement de carburant pour la propulsion du Gateway, de systèmes de communication avec la Lune, de points d'interface pour les charges utiles externes et d’un sas scientifique.
Pour Walter Cugno, le rôle clé que va jouer Thales Alenia Space dans ce nouveau grand saut dans l’espace n’a rien de surprenant : « C’est une question d’expérience avec des centaines de missions, qui ont commencé au début des années soixante-dix avec le développement de solutions humaines et robotisées et d’infrastructures pour le programme de navette spatiale de la NASA. »
« Nous sommes les seuls à pouvoir concevoir et fabriquer des éléments pressurisés pour les vols habités, ainsi que des solutions robotisées et de communication pour l’exploration spatiale » Walter Cugno, Vice-président Espace et Exploration chez Thales Alenia Space
Walter Cugno se projette encore plus loin que le projet « tout proche » de retourner sur la Lune d’ici 2024, soit dans à peine cinq ans.
« Nous sommes les seuls à pouvoir concevoir et fabriquer des éléments pressurisés pour les vols habités, ainsi que des solutions robotisées et de communication pour l’exploration spatiale », indique-t-il. « Nous sommes donc confiants dans notre capacité à contribuer au maintien d’une présence humaine permanente sur la Lune d’ici les dix prochaines années et à participer au défi d’envoyer des gens sur Mars durant la décennie suivante. »