Spy'Ranger : sécurité, dualité, évolutivité pour gagner l’ascendant tactique dans la « bataille d’aujourd’hui et de demain »
La France va s’équiper avec le système Spy’Ranger de Thales, aux termes d’une importante commande. Pour les unités combattantes en première ligne, le mini drone sera l’assurance d’un avantage tactique indéniable, tant en terrain ouvert qu’en zone urbaine. La décision des autorités constitue un saut capacitaire majeur pour la dernière génération de mini drones aériens. Elle ouvre aussi une ère nouvelle dans la collecte du renseignement par les unités de contact.
On le sait bien, toutes les unités engagées dans le conflit syrien ont utilisé des drones commerciaux simples et peu onéreux pour s’observer mutuellement. Nombre d’entre eux ont été perdus. D’autres se sont avérés contre-productifs car ils ont permis de localiser la position des combattants qui les utilisaient. Et aucun de ces drones n’était équipé pour transmettre des images en temps réel. Ils n’étaient pas non plus capables de naviguer de manière autonome. Devant donc rester constamment en portée optique, il est aisé d’imaginer les risques encourus par leurs opérateurs. Les systèmes de drones simples d’emploi, avec cette capacité de surveillance immédiate qui les caractérisent, ont totalement changé la face des opérations de combat rapproché. Et cela de manière irréversible.
Coûteux et nécessitant une logistique assez lourde, ils sont donc employés sur les axes principaux des unités qu’ils servent et « dans la main » des niveaux de commandement tactiques et opératifs. Ils exécutent des missions qui doivent être planifiées plusieurs jours à l’avance pour des raisons de coordination d’emploi de l’espace aérien, ce qui est incompatible avec la souplesse et la réactivité exigées par une unité au contact telle qu’un groupement tactique.
Pour répondre à ces exigences de souplesse et de réactivité, opéré directement sur la ligne des contacts, le mini drone Spy’Ranger de Thales est totalement adapté. Il a été choisi par la France en décembre 2016 pour la collecte du renseignement de contact qui, exploité en temps réel, augmente la protection de la force et sa capacité à acquérir les informations d’attitude et de position sur l’ennemi afin de pouvoir le neutraliser. Il améliore très sensiblement la versatilité des unités de contact et maximise l’efficacité de leurs manœuvres.
Robuste, discret et facile à déployer
S’appuyant sur l’analyse détaillée des opérations récentes menées avec des mini drones, le véhicule aérien développé par Aviation Design sur spécifications Thales combine robustesse, performance aérodynamique et discrétion. Une autonomie de trois heures lui permet de mener des missions de renseignement et de reconnaissance dans la profondeur tactique de l’ennemi, jusqu’à une distance de 30 km.
Par conception, il est très facile à mettre en œuvre et à opérer. Destiné aux troupes de contact, aux services de sécurité, aux garde-frontières et aux opérateurs d’importance vitale, le système Spy’Ranger est transporté dans deux sacs à dos et lancé à partir d’une rampe en carbone ultra-légère. L’ensemble est assemblé et lancé en moins de douze minutes. Les profils de décollage et d’atterrissage sont optimisés afin de s’adapter aux zones où l’espace est contraint, et des dispositifs de protection absorbent les chocs pour protéger les parties nobles de la cellule, réduisant ainsi les risques d’endommagement.
Mais surtout, le mini drone de Thales bénéficie de la charge utile gyrostabilisée la plus performante de sa gamme au monde – désignée Spy’Ball –, couplée à un module de liaison de données sécurisée à haut débit de dernière génération, permettant d’obtenir des images électro-optiques à haute définition, des vidéos visible et infrarouge ainsi que des images fixes haute définition.
Autonomie et combat collaboratif
Faire voler la plateforme aérienne s’avère être d’une grande simplicité. Offrant une autonomie importante, elle ne nécessite aucune qualification particulière. Les points de report (waypoints) sont entrés dans la station sol portable en quelques secondes. Le drone évolue ensuite en évitant les obstacles et en s’adaptant en temps réel à la configuration du terrain. Dans l’éventualité où la liaison de communication avec le sol est perdue, l’aéronef revient automatiquement sur un point préalablement rentré et se pose sans aucune intervention humaine.
Autre élément d’importance : deux drones peuvent communiquer avec la station de contrôle et de commande du système, Spy’C, éprouvée au combat avec les forces françaises en Afghanistan et au Mali. Spy’C fournit aux troupes déployées en première ligne une imagerie temps réel conforme aux normes vidéo et image de l’OTAN, aux fins de traitement ultérieur par des systèmes C4I.
Mais ce n’est pas là le seul avantage de la station sol Spy’C. Elle offre en effet une interopérabilité avec les systèmes optroniques les plus récents. En utilisant le télémètre laser à haute performance de la caméra multifonction Sophie, par exemple, les coordonnées extraites par la caméra Sophie sont automatiquement transmises vers l’interface géographique de Spy’C, quel que soit le poste radio utilisé, ce point s’affichant sur Spy’C et devenant un des points du plan de vol du drone vers lequel l’opérateur peut porter son observation.
Enfin, véritable bond en avant, la précision de localisation des cibles offerte par le Spy’Ranger permet l’exploitation des coordonnées par un système d’artillerie. Le Spy’Ranger deviendra « l’œil volant déporté » de l’observateur avancé depuis l’acquisition de l’objectif, en passant par le réglage du tir d’artillerie jusqu’à l’évaluation de l’état de l’objectif après la salve d’artillerie (battle damage assessment).
La combinaison de technologies optroniques éprouvées en opérations et d’une cellule légère et performante consacre déjà la réussite commerciale de Spy’Ranger. Au terme d’un appel d’offres âpre mettant en compétition les leaders du marché des mini drones, le challenger Thales a été sélectionné par la France fin 2016 pour équiper ses forces armées avec le système Spy’Ranger (70 systèmes dont la livraison débutera en 2019), et ce grâce à ses performances, sa conception innovante et évolutive.