Coopérer pour mieux innover
Groupe de dimension mondiale, avec ses 64 000 salariés et son chiffre d'affaires de 14,9 milliards d'euros en 2016, Thales base son succès sur la recherche constante de nouvelles technologies, de nouveaux marchés.
Il lui faut donc, sans cesse, encourager les nouveaux projets en interne, mettre en place les conditions favorables à leur épanouissement.
Cette stratégie, avec plus de 15 000 brevets en portefeuille, paie. La création de start-ups en interne, espaces de liberté permettant une prise de risque accrue, a permis à Thales d’initier de nombreux projets. Mais le Groupe ne peut se reposer sur ses seules forces pour progresser. En dépit d’un investissement lourd en R&D représentant 2,5 milliards d’euros, soit 20 % du chiffre d’affaires annuel, de sa force de frappe de plus de 20 000 ingénieurs, dont 3 000 directement engagés dans la recherche, Thales va aussi à la rencontre d’autres entreprises et chercheurs, tirant parti du « world of entrepreneurs » autorisé par la globalisation pour innover plus et mieux.
Start-ups et incubateurs
Gisements d’innovation extraordinaires, l’identification des start-ups figurent parmi les objectifs principaux du groupe. Dans ce but, Thales scrute de près les différents incubateurs, tel Starburst, accélérateur de startups engagées dans le segment aéronautique et spatial. A travers la France et d’autres Etats, plusieurs centaines de jeunes pousses sont analysées chaque année. Certaines seront les futurs partenaires de Thales, d’autres les concurrents de demain. Dix pour cent d’entre elles sont approchées afin de tester leurs technologies, d’explorer les possibilités d’une coopération, de les retenir comme fournisseurs, de conclure des partenariats ou, pour certaines, small is beautiful, de les acquérir. Les collaborations qui s’initient entre nombre d’entre elles et Thales permettent fréquemment de développer des projets, des matériels, des composants, qui n’auraient pas vu le jour sans les synergies dégagées.
PME et ETI : une relation précieuse
Mais les start-ups ne sont pas les seuls partenaires privilégiés. Thales accorde autant d’importance aux relations qu’il entretient avec les Petites et Moyennes Entreprises (PME) et avec les Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI) sans lesquelles nombre de projets ne se seraient pas concrétisés. C’est le cas, dans le cadre du programme Stratobus, de la coque transparente du dirigeable, pour laquelle Thales s’est associé à une entreprise fabriquant un plastique ne jaunissant pas à la lumière et ne fuyant absolument pas, véritable gageure technologique. Et Thales, sur certains programmes résolument innovants, structure parfois autour de lui de véritables clusters. Le projet AUSS a ainsi été conduit trois années durant en coopération avec 19 ETI et PME des régions parisienne, angevine et brestoise, un « Team » aujourd’hui parvenu à réaliser une rupture technologique et capacitaire qui n’attend plus que ses prolongements sur le marché domestique et à l’export.
Une relation ancienne et fructueuse avec le monde académique
Enfin on ne peut concevoir l’innovation sans un partenariat étroit avec le milieu académique. En alternance avec les InnovDays, Thales organise les Research Days, forum où se croisent des centaines de chercheurs, d’étudiants et d’ingénieurs. Plus de 50 accords-cadres associent aujourd’hui Thales à des universités sur les cinq continents tandis que le Groupe a créé par ailleurs une vingtaine de laboratoires communs avec différentes entités –entreprises, institutions publiques- à travers le monde, regroupant autour d’un même objectif des individualités complémentaires, toutes issues d’horizons différents.
En France, où Thales coopère depuis longtemps avec le Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et l’université Pierre et Marie Curie, le Groupe vient de fêter ses trente années d’accord-cadre avec le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui est l’exemple sans doute le plus abouti de ce que peut produire une collaboration entre un institut de recherche et des entreprises de haute technologie. En trente ans, plus de 1 000 doctorants ont réalisé leur thèse dans le cadre du partenariat Thales-CNRS. Plus de 150 brevets ont été déposés, 200 projets initiés avec, à la clé, un prix Nobel de Physique attribué en 2007 à Albert Fert, directeur scientifique au sein de l’unité mixte de physique CNRS-Thales.
La nécessité de mettre en place de véritables pôles d’excellence, capables de réaliser les percées technologiques qui permettront aux entreprises françaises d’obtenir de nouveaux relais de croissance, est régulièrement réaffirmée. Via ses partenariats, Thales s’intègre pleinement dans cette logique.
Philippe Migault
Centre Européen d’Analyses Stratégiques
Photo: A gauche : Emmanuel Guerriero, Président d'EMISSIVE, à droite, Richard Caetano, CEO Stratumn.