Thales est fier d’être reconnu une nouvelle fois comme une des entreprises les plus innovantes au monde
Et de dix ! Thales figure pour la dixième fois dans le Top 100 mondial des entreprises et instituts de recherche les plus innovants publié par Clarivate Analytics . Philippe Keryer, directeur général adjoint en charge de la stratégie, recherche et technologies de Thales, et Bernhard Quendt, directeur technique, analysent pour nous cette édition 2023.
Philippe Keryer, directeur général adjoint en charge de la stratégie, recherche et technologies et Bernhard Quendt, directeur technique.
Quelle importance revêt pour Thales le fait de figurer une nouvelle fois dans ce Top 100 ?
Bernhard Quendt: c’est d’abord une très belle marque de reconnaissance pour nos équipes d’ingénieurs et de chercheurs qui peuvent en être très fières. Une reconnaissance aussi de notre stratégie ambitieuse en matière de recherche et technologie, stratégie fondée sur la collaboration et l’ouverture. Cette citation récompense en effet aussi la politique de partenariat que nous conduisons depuis longtemps avec des centres de recherche et des instituts publics et privés comme le CEA, Polytechnique et le CNRS en France ou la Nanyang Technological University de Singapour. Ainsi, rien qu’avec le CNRS, nous avons environ 150 brevets en copropriété !
Philippe Keryer: permettez-moi d’ajouter un autre motif de satisfaction : en figurant pour la dixième fois dans la liste de Clarivate, Thales enregistre la plus longue série en cours de citations des entreprises françaises.
Thales est un groupe d’inventeurs : 3 500 de nos collaborateurs soit 10 % de notre effectif impliqué dans nos activités techniques, ont au moins un brevet à leur actif.
Bernhard Quendt: Il est également intéressant de noter que la capacité d'innovation ne diminue pas nécessairement avec les années qui passent et que des entreprises ayant un long passé comme Toshiba (1875), GE (1876) ou Thales (1893) sont encore aujourd’hui en première ligne de l’innovation technologique. Ce qui ne signifie pas que nous dédaignons les start-up loin là ! Nous travaillons au quotidien avec ces jeunes pousses et en avons déjà référencé plus de 2 000.
Quelle place occupent les nouvelles technologies dans les brevets déposés par Thales ?
Bernhard Quendt: quarante-cinq pour cent de nos innovations sont liées au numérique : c’est un indicateur important étant donné l’importance prise par les technologies numériques. Et si l’on pousse l’analyse un peu plus loin, on constate que sur ces 45 %, 14 % sont liées à l’intelligence artificielle et à la donnée, 13 % à la cybersécurité, 11 % à la connectivité et 3 % au cloud.
Quant aux technologies quantiques, elles constituent 2 % de nos brevets. Cela peut paraître peu mais, en réalité, c’est le signe que nous sommes déjà totalement impliqués dans les technologies du futur.
L’une des caractéristiques de la recherche chez Thales est la part importante que le Groupe consacre à la recherche amont…
Bernhard Quendt: en effet. Il est intéressant de noter que plus que la quantité, c’est la qualité de nos brevets que souligne cette reconnaissance. Ainsi, le magazine Nature nous classe comme la première organisation européenne pour la qualité de notre recherche dans le domaine de la physique, en particulier grâce à notre relation avec le monde de la recherche publique (2022 tables: Institutions - physical sciences - corporate | Annual tables | Nature Index).
Et nous avons de nombreux exemples d’innovations brevetées il y a dix ou quinze ans que nous retrouvons aujourd’hui dans nos produits, ce qui démontre aussi leur pérennité et leur qualité : composants III-V, matériaux faibles pertes, étireur/compresseur spectral des lasers de haute puissance
A l’heure où les préoccupations climatiques sont de plus en plus prégnantes, Thales dépose-t-il des brevets « durables », si l’on peut dire ?
Philippe Keryer: Oui, c’est une tendance de plus en plus nette. On peut citer, dans le domaine électronique ce qu’on appelle le SWAP (Size, Weight and Power), c’est-à-dire tout ce qui concourt à diminuer la taille, le poids (et donc la consommation d’énergie) : depuis les réseaux de neurones aux architectures neuromorphiques qui participeront aux systèmes de calcul d’après-demain. Architectures sur lesquelles nous avons déjà une quinzaine de familles de brevets.
Nous travaillons également beaucoup sur l’écodesign. Cela ne représente qu’une petite part de nos brevets (2 %) mais en réalité, de nombreuses innovations concourent à l’efficacité énergétique, soit parce que cette énergie est « rendue » à l’environnement soit parce qu’elle est transformée en davantage de performances à iso-empreinte carbone.