Interview : comment la conception agile de la Security Digital Platform apporte une satisfaction maximale aux utilisateurs
La plateforme SDP a été développée selon une approche Agile. Pouvez-vous expliquer en quelques mots en quoi consiste cette méthodologie ?
CH : En un mot, il s’agit pour les équipes de collaborer à la fois entre elles et avec les utilisateurs pour produire un résultat et un retour d’expérience plus rapidement. Employée au début essentiellement par des startups, cette méthodologie imprégnée de l’esprit d’entreprise a fait son chemin dans de nombreuses entreprises mondiales.
Les besoins de l’utilisateur final sont au cœur et au centre de cette méthodologie. Les équipes s’emploient à produire des MVP (minimum viable products) dans des délais relativement courts, ce qui permet de passer rapidement à la phase d’essais. Cette approche repose sur la planification, l’apprentissage et l’amélioration permanents, la collaboration entre les équipes et le développement évolutif. Elle encourage en outre la réactivité face au changement.
C’est tout à fait différent de la manière « classique » de concevoir nos produits. Comme beaucoup d’acteurs de l’industrie, nous sommes habitués à travailler selon un plan défini. Le projet se déroule de façon séquentielle : le client ne voit que le produit final à la dernière étape du projet et le produit final n’est testé qu’à la fin du processus. Enfin, les développeurs et ceux qui font les essais appartiennent généralement à des équipes différentes et exécutent leurs tâches avec peu, voire aucune interaction ou coordination entre eux.
Pouvez-vous nous parler de votre expérience en la matière dans le cadre du projet SDP ?
Pour le projet SDP, tout a commencé en 2019 dans nos Thales Digital Factories avec quatre équipes implantées à Singapour, la France, le Mexique et le Canada.
Nous avons appris lors de longues sessions de brainstorming à transformer notre manière habituelle d’organiser et de structurer le processus de développement d’un nouveau projet. Au lieu de se voir assigner des tâches clairement définies, les équipes ont été sollicitées pour résoudre les problèmes de façon collaborative. Plus de latitude a été laissée aux équipes pour organiser leur travail ce qui supposait une bonne dose de confiance et de respect entre les équipes et les responsables du projet. Il a également fallu prendre en compte les différences culturelles et les respecter.
En un mot, pour moi cela veut dire moins de gestion et plus d’autonomie pour les équipes.
Quel rôle la Digital Factory a-t-elle joué dans le projet SDP ?
La Digital Factory a été le principal moteur de cette nouvelle façon de collaborer. Les sessions de coaching et les méthodologies de rupture nous ont forcés à penser en dehors du cadre établi et à aborder la collaboration sous un angle différent. La disponibilité d’outils numériques faciles à utiliser et accessibles partout est la condition sine qua non d’une collaboration et d’un travail d’équipe harmonieux, surtout dans cette configuration internationale. Avec une Digital Factory sur chaque continent, il a été facile de soutenir chaque équipe via les Factories régionales.
Pourquoi développer la plateforme SDP de cette manière ?
Ce qui a compté avant tout, c’est d’avoir fait appel à des équipes de différents pays du monde dès le début du projet. De ce fait, la plate-forme SDP n’est ni française, ni mexicaine, ni canadienne ni singapourienne, mais une solution Thales mondiale. Autrement dit, nous évitons de concevoir des produits similaires simultanément dans différentes parties du monde, ce qui induit des coûts. Nous avons une plateforme de démonstration commune, qui couvre des cas d’usage multi-segments. L’expertise de nos collègues a été extrêmement précieuse : nos équipes mexicaine et singapourienne, ont par exemple une grande expérience de la collaboration avec les autorités municipales ce qui constitue un atout précieux. Aujourd’hui la plate-forme peut répondre aux besoins de diverses institutions civiles et publiques telles que les villes, les aéroports, les événements spéciaux, les ports et les sites industriels, religieux ou militaires.
La méthode Agile permet également d’accélérer la mise sur le marché. Les essais précoces et l’implication des clients dès la phase de développement donnent l’assurance que la solution finale répondra aux besoins des utilisateurs.
Donc, selon vous, il est essentiel de continuer à développer les compétences Agile appliquées aux projets ?
La vague de la transformation numérique qui gagne tous les grands secteurs a rendu la rapidité et la flexibilité plus impérative que jamais. Nos clients se rendent compte que l’innovation technologique va révolutionner leur univers; ils sont donc à la recherche de moyens qui leur permettent de s’adapter au même rythme.
Pour Thales, cela ouvre de formidables opportunités. Je suis convaincue que combiner d’une part notre savoir-faire reconnu en tant qu’intégrateur systèmes de premier plan, et d’autre part nos nouvelles compétences numériques et structures flexibles, est le moyen de tirer le meilleur parti des deux univers.