Kaboul, capitale de l’Afghanistan, 8h du matin. Dans l’enceinte du « Village » ultra sécurisé, sur le site de la base de l’OTAN, Stéphane se rend dans la salle de réunion où flotte une odeur de café chaud. Des opérationnels de l’International Security Assistance Force (ISAF) sont présents pour faire le point sur les missions du jour.
Aujourd’hui, une unité française doit se rendre à Kandahar, dans le sud du pays, où sont cantonnées les forces canadiennes. Une opération risquée, comme toujours, où les moyens de communication sont vitaux.
Du networking de haut niveau
Pas moins de 42 nations opèrent dans le pays sous l’égide de l’OTAN. Chacune possède son propre réseau de communication mais doit pouvoir échanger avec les autres de façon totalement étanche, partout dans le pays. Ces forces ont besoin de moyens de communication efficaces, toujours disponibles et parfaitement sécurisés.
C’est là qu’interviennent les experts du projet CISAF – qui ne sont pas des militaires mais, à l’image de Stéphane, des spécialistes de la sécurité des réseaux informatiques. Cette solution clé en main a été mise au point par Thales, pour garantir le bon fonctionnement des réseaux de communication sans interruption de service. Le savoir-faire de ces ingénieurs permet d’atteindre une efficacité de réseau à 99,98%, soit seulement 6 minutes d’indisponibilité par point d’accès et par mois.
Copie conforme
En 11 ans, Thales a développé une précieuse expertise et a su la faire évoluer et le mettre à disposition des forces de la coalition pour faire face à la montée en charge des besoins. La base logistique est un élément-clé du dispositif pour la garantie de continuité de service. À Kaboul, cette base stocke aujourd’hui quelques 500 000 pièces. L’armée française, qui possède sa propre base, a signé un contrat avec Thales pour la fourniture d’un service équivalent pendant 7 mois afin de faire face à l’augmentation soudaine de ses besoins en matériel.
Mais la base n’est pas le seul élément important. À Kaboul, l’ensemble des réseaux est piloté depuis l’Afghanistan Mission Network Operation Center (AMNOC) où les équipes de Thales supervisent les structures de communication pour garantir une parfaite disponibilité des points d’accès de la coalition. Afin d’anticiper les problèmes éventuels et d’effectuer des sauvegardes informatiques qui seront bien utiles en cas de coup dur à Kaboul, Thales a recréé ce centre à l’identique, à Lambersart, près de Lille. C’est là par exemple que sont testées les mises à jour logicielles avant leur déploiement sur site à Kaboul.
C’est aussi là qu’a été formé Stéphane avant de partir pour l’Afghanistan, et où il reviendra une fois sa mission accomplie. Les équipes de Thales effectuent un roulement entre les deux pays : 6 semaines en Afghanistan, 6 semaines en France. À Kaboul, deux équipes se relaient pour assurer le service nuit et jour. La troisième équipe opère en France.
Une communication sans faille
La réunion au « Village » est rapide et efficace ; Stéphane est chargé de fournir aux soldats français un « man-pack », une solution portable de télécommunication mise au point par Thales. À l'issue de la réunion, Stéphane configure le kit avec précision. Il est vital que les soldats puissent, dans les moments décisifs, échanger messages, appels vocaux, photos ou vidéos entre eux et avec l'AMNOC, de façon parfaitement sécurisée. C’est aussi lui qui sera chargé de le « nettoyer » à leur retour pour ne laisser aucune trace.
Demain, Stéphane repartira en France. Il gardera de sa mission le souvenir de la convivialité, de la solidarité et de l'engagement qui unissent ces hommes et ces femmes déployés sur le théâtre des opérations, ainsi que la conviction que le savoir-faire d’un ingénieur télécom peut garantir la sécurité de ces troupes à l’autre bout du monde.